MAUVAISES HERBES | Printemps 2023
Les mauvaises herbes, rarement nommées, je les guette dans mon quartier de Plainpalais. Les dents de lions, graminées, lierres et autres prêles. Elles surgissent de partout, entre béton et bitume, au coin des constructions. Avec leurs minuscules fleurs, elles narguent les plates bandes cultivées, se collent aux plantes « autorisées », celles qui ont plutôt de grosses fleurs.
Leurs formes subtiles me surprennent et me ravissent. Ces plantes insignifiantes qui poussent au coin de la rue, sous les arbres urbains, ont été pendant 6 mois mes sujets d’étude.
A l’atelier, certaines finissent sous presse, d’autres sont suspendues aux murs, d’autres passent sous la douche colorée, laissant une empreinte sur la feuille. Les formes dialoguent entre elles ou avec des textes, révélant formes et contre formes. Un peu de cette sauvagerie urbaine s’installe avec bonheur dans mon atelier.
Heidi Kailasvuori